Le XVIIIe siècle: le siècle des Lumières

Un salon du siècle des Lumières – Sources

Le siècle des Lumières va progressivement remettre en cause les croyance et l’ordre établi de la société française du temps de Louis XIV.

La société française au temps du siècle des Lumières

Au cours du XVIIe siècle, la France s’est beaucoup modernisée.
Au début du XVIIIe siècle, elle est devenue l’un des pays les plus puissants d’Europe.

Elle est gouvernée par un roi qui concentre tous les pouvoirs : c’est la monarchie absolue.
Le roi tire son pouvoir de Dieu lui-même (le Dieu des catholiques, bien sûr) : c’est un pouvoir de droit divin.

Seule la religion catholique est acceptée et reconnue en France. La société tout entière reste globalement très réglementé par les pouvoirs religieux.

Les trois ordres de la societe française au XVIIIe siècle
Les trois ordres de la societe française au XVIIIe siècle – Sources

La société française est divisée en trois catégories, que l’on appelle trois « ordres » :

  • La noblesse (les nobles), qui représente 2% de la population, mais qui possède la très grande majorité des terres
  • Le clergé (les religieux – catholiques), qui représente 1% de la population
  • Le tiers état (tous les autres : les bourgeois, les marchands, les paysans, les serviteurs…)

L’organisation de la société française est assez injuste : la noblesse et le clergé sont très riches. Ils possèdent presque toutes les terres. Ils ont beaucoup de privilèges et ne payent pas d’impôts.

Le tiers état en revanche paye des impôts (=taxes) très lourds, en particulier depuis le règne de Louis XIV, qui a été très coûteux pour la France.

Les trois ordres, dans la France du XVIIIe siècle

Qui reconnaissez-vous sur ce dessin ? Que dénonce-t-il ?

Un paysans portant un prélat et un noble
Un paysans portant un prélat et un noble. Symbole du Tiers Etat écrasé par le clergé et le noblesse d’Ancien régime. (Eau-forte en couleurs, Paris, 1789) – Sources

Cette caricature qui date du début de la Révolution française représente le déséquilibre entre les trois ordres, dans la France du XVIIIe siècle.

Assis sur le dos du paysan, le noble et le prêtre sont reconnaissables à leurs vêtements et à leurs accessoires. Ils ne font rien mais ont une situation confortable.

Courbé vers le sol en revanche, le paysan représente le tiers état, la grande majorité de la société. Il travaille durement, ne possède rien et paye de lourds impôts, dont il ne profite pas.

Ce dessin dénonce les très forts déséquilibres entre les trois ordres, à la fin du XVIIIe siècle, en France. Alors que la noblesse et le clergé profite de nombreux avantages, le tiers état doit supporter le cout de leurs plaisirs et de leurs dépenses.

C’est cette situation qui va être, pour beaucoup, à l’origine de la Révolution française.

L’ouverture croissante de la France sur le monde au siècle des lumières

Le XVIIe siècle et encore plus le XVIIIe siècle, sont également une époque où la France s’ouvre au monde.

En direction de l’est, le commerce du thé, des épices, des soieries et de la porcelaine s’accélère entre l’Europe, l’Inde, le Moyen-Orient et l’Extrême Orient.
La mode est à l’exotisme et dans les salons de Paris (chez les nobles, les intellectuels et les bourgeois), on rêve de l’autre bout du monde.
De plus en plus souvent, les récits littéraires se situent ainsi dans des pays éloignés et aux habitudes exotiques !

Femme d’un Mandarin Chinois, 1780 – collection personnelle

Vers l’ouest, c’est l’époque du peuplement de l’Amérique du Nord, terre de liberté, terre d’exploration où tout est possible.
Le XVIIIe siècle en Amérique du Nord est aussi marqué par le fort développement du commerce triangulaire et de l’esclavagisme, puis par l’indépendance des États-Unis, en 1777.

Cette ouverture et ces changements vont mener les intellectuels européens à remettre en cause les habitudes de la société française, et à se poser la question de la place de l’homme dans le monde.

L’émergence de la philosophie des lumières.

Durant le siècle des lumières, des penseurs et des savants réalisent que ce qui existent en Europe est différent ailleurs.
Ils commencent à avancer des idées nouvelles, qui vont à l’encontre de la société d’ordre et des principes de la monarchie absolue.
Leurs critiques politiques et sociales se diffusent peu à peu, permettant une nouvelle lecture du monde, fondée sur l’expérience et la raison.

Les principales thématiques de la pensée des lumières se développent autour de plusieurs axes :

  • La remise en cause des inégalités (inégalités sociales, esclavage…) au profit d’une Egalite de principe entre tous les hommes
  • La remise en cause de la prédominance de Dieu : les découvertes scientifiques permettre de mieux expliquer le fonctionnement du monde et remettent en cause la place de Dieu dans l’explication de nombreux phénomènes.
  • Si à Dieu on oppose désormais la raison, cela veut dire que la légitimité même du Roi (qui tire son pouvoir de Dieu lui-même) est remise en cause ! (Ces nouvelles idées conduiront à la Révolution Française.)
  • La tolérance religieuse, c’est-à-dire que toutes les religions doivent être acceptées, pas seulement le catholicisme.
  • L’idée que l’homme doit pouvoir profiter du bonheur sur terre (alors que les autorités religieuses recommandaient une vie dure et sans bonheur, sur terre, dans l’espoir de trouver le bonheur, au ciel, après la mort).
  • La liberté, contre l’esclavage.

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