Introduction à la littérature française du Moyen Age – A quand dater ses débuts ? Qui sont les premiers auteurs? Comment les récits se diffusaient-ils?
Début de la littérature française
A quand peut-on dater le début littérature française ?
On commence à parler de littérature française à partir de l’époque où des œuvres ont été écrite en français, c’est-à-dire à partir du début du XIe siècle. Avant cela, on écrivait les livres en latin, la langue des savants.
À quelle période de l’histoire de France, le XIe siècle correspond-t-il ?
Il s’agit du milieu du Moyen Âge. On considère généralement que le Moyen Âge en Europe commence à la chute de l’empire romain au Ve siècle et se termine au XVe siècle, avec la Renaissance.
Littérature française du Moyen Age – Qui était les premiers auteurs ?
Au Moyen Âge, rares étaient ceux qui savait lire. Par ailleurs peu de personnes possédaient des livres car ils étaient extrêmement chers. À cette époque, l’imprimerie n’existait pas. Tous les livres étaient donc écrits à la main sur du parchemin. Le parchemin, c’est une peau d’animal, travaillée de façon à servir de support d’écriture. Il coûte très cher. Le papier n’arrivera en Europe (de Chine) qu’à partir du XIIIe siècle.
Dans les châteaux du Moyen Âge, le quotidien offrait peu de distractions. C’est pourquoi, on accueillait toujours avec grand plaisir les trouvères qui s’y arrêtaient. Les trouvères étaient des artistes ambulants (c’est-à-dire des artistes qui se déplacent, qui n’habitent pas dans un endroit fixe), qui passaient d’un lieu à l’autre, pour raconter des histoires qu’ils avaient inventées.
La transmission orale des premières œuvres
En parallèle, d’autres types d’artistes, les jongleurs et les ménestrels, allaient de châteaux en châteaux pour raconter des histoires apprises, en les accompagnant d’instruments de musiques de ou de petits spectacles.
Ce qui est intéressant, c’est que durant cette période, la plupart des récits ne sont pas écrits. Des artistes professionnels partagent à l’oral des histoires et les modifient, en fonction de leurs envies et des préférences de leurs auditoires (=ceux qui les écoutent).
Les premiers auteurs du récit du Moyen Âge ne sont donc généralement pas uniques mais multiples. Une histoire est d’abord inventée, puis racontée à nouveau, puis adaptée, puis modifiée… il existe de très nombreuses versions de chaque texte initial, qui évolue au fil du temps. Pour cette raison, on attribue la plupart des textes de cette période à des auteurs anonymes, car il est impossible de retracer la personne qui est à leur origine.
La transmission écrite des premières œuvres
Nous l’avons vu, l’imprimerie n’existe pas au Moyen Âge. Qui écrit les livres et comment ? Les livres sont écrits à la main, par les rares personnes qui sont capables d’écrire : les moines copistes et les clercs.
Les moines copistes travaillent pour l’église catholique. Ils recopient principalement des textes religieux, en les décorant parfois de dessins que l’on appelle des enluminures. Le travail du moine copiste est très lent. On estime qu’un moine copiste recopie entre une et deux pages par jour. Cela explique que les livres coûtent très cher, à l’époque !
Les clercs, quant à eux, sont des hommes avec de l’instruction, qui ont étudié à l’université, et qui dépendent de l’église. Ils ont un statut comparable à des fonctionnaires (religieux), qui travaillent pour l’État, et s’occupent de la documentation.
Les moines copistes et les clercs vont regrouper les premières œuvres orales du Moyen Âge et les rédiger sous forme de recueils. Ils ont un rôle primordial dans la première production littéraire française : ils choisissent les versions qu’ils préfèrent, et modifient les textes en fonction de leur choix et des goûts de l’époque. En ce sens, ils n’enregistrent pas uniquement des récits préexistants : ils en sont des auteurs à part entière.
Littérature française du Moyen Age – Petit vocabulaire du moine copiste
Un manuscrit est un texte écrit (« scrit ») à la main (« manu »).
Un parchemin, c’est une peau d’animal, travaillée pour servir de support d’écriture. Il sert de papier à l’époque où le papier n’existe pas encore.
Une enluminure est une décoration exécutée à la main, qui orne un manuscrit.
Une lettrine, c’est l’enluminure d’une lettre majuscule, au début d’un paragraphe.
Les différents types de littérature au Moyen Âge.
Si l’on exclut les écrits religieux, pour répondre aux goûts de l’époque, la littérature du Moyen Âge s’articule principalement autour de trois thèmes :
- Le thème des exploits guerriers et de la chevalerie*, dans les chansons de geste.
- Le thème de l’amour et de l’idéal chevaleresque*, dans la littérature courtoise.
- Une critique de la société et des institutions à travers des histoires amusantes, dans la littérature satirique.
*Vocabulaire :
Le chevalier est un guerrier qui se bat à cheval
La chevalerie est l’ensemble des personnes qui font le métier de chevalier
« chevaleresque » est l’adjectif que l’on utilise pour évoquer les qualités d’un chevalier (la bravoure, le courage, l’honnêteté, la fidélité…)
Pour évoquer le Moyen Âge, nous nous intéresserons à trois récits très connus de cette période :
- Une chanson de geste qui s’appelle, La Chanson de Roland
- Un récit de littérature courtoise : Tristan et Iseult
- Le Roman de Renard, une série de fables satiriques.