Qui était François Rabelais ?
François Rabelais nait à la fin du XVe siècle, sans doute en 1483. C’est donc un homme né (et éduqué) à la fin du Moyen-Âge, mais qui a vécu pendant la Renaissance.
Enfants et jeune homme, il reçoit une excellente éducation auprès d’institutions religieuses. Il parle le français, mais a aussi appris le latin et le grec ancien. Il connaît les sciences, les mathématiques, la musique et l’astronomie.
Dans une première partie de sa vie, il est moine. De cette expérience, il gardera une grande méfiance vis-à-vis des institutions religieuses. Il considère que les institutions catholiques ne donnent pas une place suffisante à la connaissance et au savoir.
Plus tard, à partie de 1530, Rabelais devient médecin. Il exerce cette profession pendant une longue partie de sa vie.
L’œuvre de Rabelais, une critique de la société de l’époque
En parallèle, Rabelais écrit ses deux livres les plus connus, Pantagruel (1532), puis Gargantua (1534), sous le pseudonyme et anagramme d’Alcofribas Nasier. Il n’écrit pas ces romans sous son vrai nom, car ce n’est pas sérieux, de la part d’un médecin.
… ce n’est pas sérieux… et surtout, ce livre ne plait pas à tout le monde. L’église y est vivement critiquée et les mauvaises habitudes des hommes d’église y sont tournées en ridicule. Les institutions catholiques tentent donc le livre.
En réalité, Rabelais dénonce tout ce qu’il considère être les mauvaises habitudes de l’époque. Il critique en particulier d’éducation de l’époque, fondé sur une acquisition des connaissances est répétitive et sans intelligence. Il fâche ainsi de nombreuses personnes.
Gargantua et Pantagruel, des géants humanistes
Courant de pensée de la Renaissance, l’humanisme est fondé sur l’idée qu’en développant les qualités de l’homme par le savoir et la connaissance, on pourra créer un monde meilleur.
Dans ses deux premiers livres, Rabelais raconte l’histoire d’un géant, Gargantua, et de son fils, Pantagruel. Cette histoire est reprise et inspirée de contes populaires de l’époque.
L’histoire est amusante, pleine de jeux de mots et de situations cocasses (=amusantes et incroyables).
Cependant, dans un deuxième niveau de lecture, c’est l’idéal humaniste de Rabelais et de ses contemporains qui sont détaillés.
L’éducation qui est au centre de l’ouvrage. Rabelais oppose les méthodes de l’enseignement répétitif du Moyen Âge aux méthodes humaniste, fondée sur la compréhension, la conscience, l’expérience, l’amour du savoir.
L’une des citations les plus célèbres de Rabelais à propos de l’éducation est la suivante : « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme. » (Pantagruel, 1532). Par ces mots, il souligne que le savoir, sans la compréhension, ne peut que détruire l’intelligence. Il faut comprendre ce que l’on apprend pour sortir grandi de son éducation.
L’humanisme rabelaisien a aussi une portée politique. Toujours, dans Gargantua, l’auteur évoque les problématiques de la guerre, de la paix et du pouvoir, dans l’épisode des guerres picrocholines :
- Il y décrit comment l’homme qui s’engage dans la guerre perd tout de son humanité.
- A ses yeux, la seule violence acceptable est une violence dissuasive, et raisonnée.
- Il développe en parallèle sa pensée quant à l’art de bien gouverner, avec bienveillance et sagesse, en s’entourant de bons conseillés.
D’un point de vue plus philosophique, ces ouvrages posent enfin la question de la place de l’homme dans le monde. Les héros de ces livres sont si grands et l’homme si petit. A la Renaissance, où l’homme est de plus en plus puissant, sur terre, quelle est la place qu’il doit réellement y tenir ?