Voltaire, philosophe des Lumières – Sources
Jeunesse et formation de Voltaire
Voltaire est né dans la moyenne bourgeoisie française. Il fait des études de droit mais choisit de devenir homme de lettres.
Depuis son plus jeune âge, c’est un esprit libre et provocateur. Il n’hésite pas à critiquer les nobles, les puissants et même la religion, dans ses écrits et au cours d’altercations (=disputes) en public.
A cause de cela, à 32 ans, il en est à son deuxième séjour en prison, puis est forcé de s’exiler en Angleterre.
Les deux ans que Voltaire passe en Angleterre vont beaucoup changer sa vision du monde. Dans l’Angleterre du XVIIIe siècle, chacun a des droits (Habeas Corpus), et la société est plus libre et plus tolérante. Les hommes sont encouragés à entreprendre, et il résulte un fort dynamisme économique. Dans Les Lettre philosophiques (1934), Voltaire fait l’éloge du libéralisme et de la modernité anglaise. Son essai est vu comme une attaque contre la monarchie la religion. Il doit à nouveau fuir la France pour ne pas retourner en prison.
« En France, un noble méprise souverainement un négociant. Je ne sais pourtant lequel est le plus utile à un État : ou un seigneur bien poudré qui sait précisément à quelle heure le Roi se lève, à quelle heure il se couche, et qui se donne des airs de grandeur, ou un négociant qui enrichit son pays et contribue au bonheur du monde. »
Voltaire, Lettres philosophiques, 1734
Voltaire – Lettres philosophiques – Questions
Qu’est-ce qu’un négociant ?
Qu’est-ce qu’un seigneur ?
Dans ce passage, quelles personnes Voltaires oppose-t-il l’une à l’autre ?
Comment décrit-il les activités du seigneur ?
Comment décrit-il les activités du négociant ?
Pourquoi ce passage met-il en colère le Roi ?
Voltaire, philosophe des Lumières – Lettres philosophiques – Réponses
Qu’est-ce qu’un négociant ?
Un négociant, c’est quelqu’un qui fait des affaires, qui fait du commerce.
Qu’est-ce qu’un seigneur ?
Un seigneur, c’est un noble
Dans ce passage, quelles personnes Voltaires oppose-t-il l’une à l’autre ?
Voltaire oppose le noble au négociant.
Comment décrit-il les activités du seigneur ?
Le seigneur est « bien poudré » c’est-à-dire bien maquillé. (Au XVIIIe siècle, les hommes se maquillent, a la cour.) La principale raison d’exister dans la société est de connaitre l’heure du lever et du coucher du Roi. (A cette époque, le Roi se lève et se couche durant de longues cérémonies auxquelles assistent les nobles de la cour).
Comment décrit-il les activités du négociant ?
Pour Voltaire, le négociant contribue à enrichir le pays tout entier et rendre la société plus prospère et plus heureuse.
Pourquoi ce passage met-il en colère le Roi ?
Ce passage montre le peu d’intérêt de la vie à la Cour, pour la société française, et montre que les commerçants contribuent beaucoup plus à la prospérité (=richesse) du pays. Cela remet en cause l’organisation de toute la société et la prédominance du roi sur les activités de la cour.
Voltaire est un intellectuel complet. Il s’intéresse tant aux mathématiques qu’à la littérature ou l’histoire. Il écrit du théâtre, des contes, des poèmes et des essais philosophiques. Plus encore, il est un homme d’affaires avisé qui se construira une immense fortune, grâce à des activités commerciales et financières. Il sera même le conseiller politique du Roi de Prusse (=Allemagne) pendant plusieurs années !
Candide, un conte philosophique (1759)
1759, il publie Candide, sous le pseudonyme de Dr Ralph (pour éviter que son livre ne soit interdit).
Ce conte philosophique raconte les aventures de Candide, un jeune homme naïf, inexpérimenté, et à l’esprit simple, accompagné de Pangloss, son percepteur (=professeur particulier), alors qu’ils parcourent le monde.
« Candide » est un mot qui vient du latin et signifie « blanc ». A votre avis, pourquoi ce héros s’appelle-t-il Candide ?
Candide est un héros sans expérience et innocent. Il ne connait rien et n’a rien vu du monde. Son nom représente la « blancheur » et l’innocence de son caractère.
A l’opposé, quelles que soient les horreurs qu’ils rencontrent, la philosophie de Pangloss reste la même : « Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes. » A travers cette vision simpliste, Voltaire critique ceux qui considèrent qu’il n’y a besoin de rien changer dans la société, car tout va bien.
A cette époque, qui considère qu’il ne faut rien changer dans la société ?
La France est à cette époque une monarchie absolue de droit divin. Les plus puissants sont ceux qui considèrent que rien n’est à changer, dans l’organisation sociale l’alors : le Roi, qui a tous les pouvoirs, ainsi que les nobles et le clergé, qui ont beaucoup d’influence et de nombreux privilèges.
“Il faut cultiver son jardin…”
Au fil du récit, Candide découvre les dures réalités du monde : la guerre, l’esclavage, l’intolérance, les catastrophes naturelles, la malhonnêteté, le pouvoir de la religion…
Voici l’illustration d’une scène ou Candide dialogue avec un esclave, à qui on a coupé un bras et une jambe, pour le punir. Voltaire y dénonce l’esclavage et l’exploitation, des thèmes chers aux philosophes des Lumières.
Au fil du récit, Candide se constitue progressivement sa propre philosophie de l’existence.
A la fin du conte, il conclut qu’il faut « cultiver son jardin ». Cela ne veut pas dire qu’il faut seulement planter des légumes, mais surtout qu’il faut aussi développer son « jardin » intérieur, ses connaissances, sa culture, sa raison…
A travers la bouche de Candide, Voltaire estime qu’il vaut mieux rester éloigné du monde, qui apporte malheur et destructions, et se concentrer à s’améliorer soi-même, dans son environnement proche.
Cela résume assez bien quelle était, vers la fin de son existence, la pensée de Voltaire, philosophe des Lumières … quoi que dans les faits, il lui ait toujours été assez difficile de se concentrer sur son seul jardin !