Émile Zola et le naturalisme

Émile Zola et le naturalisme

Émile Zola et le naturalisme – biographie de l’auteur, caractéristiques du naturalisme et illustration avec le roman GerminalSource photo

Émile Zola et le naturalisme – biographie

Quand on évoque le naturalisme, on pense souvent à Émile Zola (1840 – 1902), auteur français de la fin du dix-neuvième siècle, particulièrement représentatif de ce courant. (Le naturaliste est souvent défini comme étant une branche du réalisme).

Orphelin de père à 7 ans, Émile Zola vit une enfance dans la pauvreté.
A 18 ans, il part pour Paris. Il travaille dans une librairie, qui lui permet de fréquenter le monde littéraire parisien.
Par ses contacts et à force de travail, Émile Zola parvient finalement à publier régulièrement dans la presse des critiques littéraire et artistiques, puis politiques.
De son expérience journalistique, Zola conservera toujours un goût pour l’observation, à la base de son style naturaliste.

De 1870 à 1893, Émile Zola se lance dans l’écriture d’une œuvre immense, La Fortune des Rougon-Macquart qui retrace la vie d’une famille française sur cinq générations.
En parallèle, Émile Zola est un écrivain très engagé politiquement. En janvier 1898, il prend position dans l’Affaire Dreyfus -en faveur du capitaine Dreyfus- en publiant la très célèbre lettre ouverte : « J’accuse ».

(L’Affaire Dreyfus : en 1894, le capitaine Dreyfus, un militaire juif, est accuse d’avoir livré des documents français secrets à l’armée allemande. Dans le climat marqué par un fort antisémitisme, le capitaine Dreyfus est condamné, donnant lieu à de très fortes polémiques (=disputes) nationalistes et antisémites, diffusées par la presse. Cette affaire divisera profondément la France, pendant une dizaine d’années. Elle illustre les clivages de la société française, sous la Troisième République. En 1905, le capitaine Dreyfus est finalement innocenté et réhabilité).

La fortune des Rougon-Macquart et le naturalisme

La fortune des Rougon-Macquart, sous-titrée Histoire naturelle et sociale d’une famille sous le second Empire, est une œuvre littéraire de vingt tomes, qui retrace la vie de différents membres des familles Rougon et Macquart sur cinq générations, dans la deuxième moitié du dix-neuvième siècle.
(=> Vous souvenez vous de ce qu’est le « Second Empire ? »)

On cite souvent cette œuvre en exemple, quand on évoque le mouvement littéraire naturaliste. Dans ce cadre, l’auteur cherche à utiliser des méthodes scientifiques pour définir les comportements et les réactions de ses personnages.

Afin d’étudier l’influence du milieu social sur l’homme, Émile Zola décrit un à un les différents milieux de la société du second Empire (armée, politique, commerce, monde ouvrier, église, monde paysan, les premiers grands magasins, quartiers pauvres des grandes villes…) et y confronte ses personnages. Il y observe leurs comportements, avec une vision souvent pessimiste et déterministe (=on ne peut pas échapper au destin auquel on est lié par son environnement, sa famille, l’hérédité (=les caractéristiques héritées de sa famille)… )

La fortune des Rougon-Macquart est une fresque magnifique, qui représente avec mille détails la complexité de la société française du dix-neuvième siècle, alors en pleine mutation.

Les (très nombreux) personnages de la famille Rougon-Maquart, qui apparaissent dans les romans de Zola

Émile Zola et le naturalisme
Arbre Génealogique des Rougon-Macquart, associés au(x) roman(s) de Zola dans lesquels ils apparaissent – Sources

Émile Zola et le naturalisme – Germinal – Les personnages et l’environnement

Etienne Lantier : c’est un étranger, qui arrive à Montsou, une ville minière. Il a été renvoyé de son travail aux chemins de fer pour insubordination (indiscipline, désobéissance). Etienne vient à Montsou pour chercher du travail.

Toussaint Maheu et La Maheude : mari et femme d’une famille qui travaille à la mine de Montsou. Couple courageux.

Leurs enfants :  Zacharie (21 ans), Catherine (15 ans), Jeanlin (11 ans), Alzire (9 ans), Lenore (6 ans), Henri (4 ans), Estelle (3 mois)

Le grand-père : Vincent Maheu, dit « Bonnemort », parce qu’il a survécu à plusieurs accidents. Il souffre d’une maladie des poumons, parce qu’il a travaillé dans une mine de charbon toute sa vie.

L’environnement : le principal de l’action de Germinal se passe dans une mine de charbon et son coron (=un village ouvrier, minier, du nord de la France).
La vie y est très difficile. Les ouvriers sont mal payés et ne mangent pas à leur faim, surtout à la fin du mois. Ils travaillent dans la mine dès leur plus jeune âge et souffrent de maladies liées à leur métier. Les accidents sont courants: ils blessent ou tuent fréquemment des mineurs.

Avant d’écrire Germinal, Zola s’est beaucoup renseigné sur la vie des mineurs. Il a visité des corons et des mines. Il a interrogé des mineurs, des responsables de mines, des syndicalistes… Cet aspect documentaire est bien sûr très important, dans le cadre du roman naturaliste.

Germinal – quelques éléments de l’intrigue

Etienne Lantier commence à travailler à la mine. Il s’installe et vit chez les Maheu. En parallèle, il fréquente un anarchiste et un syndicaliste. Ces derniers lui ouvrent les yeux sur les difficultés de la condition ouvrière. Lantier ne veut pas se résigner devant une situation si injuste. Il encourage les mineurs à organiser une caisse de prévoyance, en cas de grève.

Finalement, une baisse du salaire des mineurs augmente le malaise dans le coron. Les ouvrier décident la grève. Cette grève finira mal : la Compagnie des Mines refuse toute négociation. Sans revenu, les mineurs n’ont plus rien à manger. Le coron s’agite. On envoie des soldats pour maintenir le calme. Mais un jour d’émeute, ils tirent dans la foule et tuent plusieurs mineurs, dont Maheu.

Les mineurs doivent reprendre le travail, sans aucune amélioration de leur condition. Quelques temps plus tard, Lantier et Catherine (la fille de Maheu et de la Maheude) se retrouvent bloqués dans la mine, suite à un effondrement. Catherine mourra avant l’arrivée des secours.
A la fin du roman, Lantier repart finalement à Paris, pour se consacrer à la lutte syndicale et la défense des ouvriers.